100 mots pour comprendre les Chinois

Tai Ji Quan 太 極 拳

Le Tai Ji Quan (parfois écrit Tai Chi Chuan) est un art corporel de plus en plus pratiqué en Occident.

Les deux premiers caratères de son nom, 太極 tài jí, sont ceux qui désignent le dessin du « grand retournement » (ou le dessin du Tao)

Le dernier , quán, composé du signe de la main surmonté d’une forme ancienne qui évoque l’idée d’un enroulement montrait à l’origine une main s’enroulant.

Le Tai Ji Quan est constitué d’une suite de mouvements lents et fluides destinés à favoriser et à réguler la circulation du souffle vital à l’intérieur du corps. A partir de traditions très anciennes, ses différentes formes actuelles ont été systématisées et développées au XIXè sièclepar les sociétés secrètes qui cherchaient à délivrer la Chine de l’occupation étrangère, mandchoue et occidentale.

Comme la logique de beaucoup de ces mouvements est issue des arts martiaux, les coloniaux, fort intrigués par ces exercices, imaginant que ceux qui les pratiquaient étaient en train de boxer avec leur ombre, les avaient appelés Boxers.

De cette méprise vient la traduction souvent proposée de l’appellation de Tai Ji Quan: boxe du faîte suprême, évoquant un sport brutal au service d’on ne sait quelle réalité transcendantale !

 

Plus conforme à sa pratique, dans laquelle la main parfois enroulée, parfois étendue, évoque la grande loi dont il s’inspire: tout ce qui s’étire (Yang) finit par revenir, tout se qui se contracte (Yin) finit par s’expanser, serait de l’appeler l’art (martial) du grand retournement.

Il ne faut pas confondre le Tai Ji Quan avec une autre discipline physique chinoise également de plus en plus pratiquée en Occident : le Qi Gong, 氣功 .

Alors que le premier vise à faire circuler le plus fluidement possible le Qi , le souffle-énergie, le second cherche au contraire à le renforcer et à le concentrer pour le mettre à l’oeuvre (sens de gōng ) de manière à le faire agir sur les organes et les méridiens, d’où ses importantes vertus thérapeutiques.

Pour nous ouvrir les portes de l’univers et du mode de penser chinois, Cyrille Javary s’est livré à une sorte d’inventaire à la Prévert en racontant les mille et une histoires que contiennent les idéogrammes. Conçus il y a trente-cinq siècles, restés inchangés dans leurs principes, ces signes, qui sont des dessins d’idées, véhiculent des valeurs tout en suivant une logique singulière. Comment font donc les Chinois pour écrire les produits de la modernité tels que Coca-Cola, e-mail ou laser ? Et quels caractères utilisent-ils pour désigner les idées nées en Occident comme « république », « jeux olympiques » ou « liberté » ?
C’est à ce jeu réjouissant et instructif que nous invite Cyrille Javary : découvrir les multiples facettes d’un pays par son idéographie, sans avoir besoin d’apprendre à parler, voire à écrire, la langue chinoise moderne.

 

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