100 mots pour comprendre les Chinois
Immortel taoïste 仙 xiānLes taoïstes de l’Antiquité avaient un but simple: s’approcher au plus près du fonctionnement naturel du vivant, pour s’en nourrir et savourer ainsi le plus longtemps possible le bonheur de vivre.
Pour atteindre cet objectif, ils vont tisser avec les montagnes un lien particulier, s’installant dans des sites magnifiques parcourus de puissants courants telluriques, au coeur desquels les flux Yin venus de la terre et les flux Yang venus du ciel se marient harmonieusement.
Aussi, l’idéogramme qui les désigne, 仙
Mais ce caractère ne se limite pas à signifier : ceux qui vivent dans les montagnes, il suggère aussi que ceux-là sont devenus des « êtres-montagnes » !
Qu’ils ont acquis la stabilité et la longévité des montagnes, parce que leur coeur apaisé est devenu aussi indifférent aux passions humaines que les sommets des montagnes aux nuages qui s’y écharpent.
Pourquoi les appelle-t-on alors en français des « immortels » ? Sans doute par comparatisme désuet.
Vaincre la mort, le but ultime des religions de la vie éternelle, n’est pas celui des taoïstes.
Ils savent très bien que plantes, humains, cités et civilisations, tout ce qui accède à la vie est promis à la mort, seule la durée de vie de chacun diffère.
Pour nous ouvrir les portes de l’univers et du mode de penser chinois, Cyrille Javary s’est livré à une sorte d’inventaire à la Prévert en racontant les mille et une histoires que contiennent les idéogrammes. Conçus il y a trente-cinq siècles, restés inchangés dans leurs principes, ces signes, qui sont des dessins d’idées, véhiculent des valeurs tout en suivant une logique singulière. Comment font donc les Chinois pour écrire les produits de la modernité tels que Coca-Cola, e-mail ou laser ? Et quels caractères utilisent-ils pour désigner les idées nées en Occident comme « république », « jeux olympiques » ou « liberté » ?
C’est à ce jeu réjouissant et instructif que nous invite Cyrille Javary : découvrir les multiples facettes d’un pays par son idéographie, sans avoir besoin d’apprendre à parler, voire à écrire, la langue chinoise moderne.
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